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01 mai 2010

Theodor Neculutà - Complainte de la foet

Pauvre et chère forêt,
Que je soupire de regrets,
Que je soupire et souffre
Et me meurs tout bonnement :
En voyant tes feuilles tomber
Et tes chanteurs s’en aller ;
J’entends la plainte du vent,
Du vent vagabond errant
À travers d’épais taillis…
Puisses-tu automne disparaître,
Que la forêt ne te connaisse
Ne connaisse plus ton nom ;
Ton nom, ni tes brumes, non !
Car sans cesse tu la meurtris,
Et ses eaux tu assombris,
De ses chants tu la dépouilles…
Tu la frappes de vents et pluies
De son feuillages la dévêtis,
La cingles de pluies et vents.
Et ses feuilles vont tombant,
La laisses pleurer bien seule
Comme je pleure ma malchance !...

30 avril 2010

Theodor Neculutà

Poète ouvrier, Theodor Neculutà s’inscrit dans une catégorie d’écrivains plutôt rare avant le 20-e siècle et dans laquelle on peut aussi placer Panait Istrati, par exemple, et toute une série d’auteurs de l’époque socialiste: des écrivains que rien ne destinait à une profession intellectuelle. Fortement influencé par Eminescu, Neculutà a vécu entre 1859 et 1904. Il est l’auteur d’une poésie militante, plaignant le sort des miséreux et appelant à la révolte. Son principal volume a pour titre « Vers les rives de la justice ».

29 avril 2010

Dimitrie Anghel - Le bal des arbres

Avec des ondoiements à peine perçus et cadencés, doucement,
Sur la pelouse du jardin abricotiers, pruniers, mirabelliers
Vêtus de blanches voiles, devant la lune, se dandinent sur leurs pieds
Comme s’ils se préparaient à entamer d’un pas léger un menuet galant.

Leurs branches se cherchent, s’inclinent et reviennent en cadence,
Mille coquetteries et blanches grâces, puis gestes roses et doux arômes.
Cette danse rythmique répand dans l’air une farandole de fantômes
Qui attendent depuis toute une année cette minute unique de chance.

Ce qui était écume dans les branchages, par terre velours devient,
Ainsi les ombres tombant sur le gazon en lourdes capes semblent-elles
Abandonnées nonchalamment par les danseurs demeurés en dentelles
Dans ce parc légendaire que, cette nuit, est devenu mon jardin.

Soufflant par la bouche des creux, le vent a éveillé un chant,
De larges manches tout en dentelles se tendent pour saluer d’un geste
Le faible et doux prélude interprété par l’invisible orchestre;
Faisant la révérence, les arbres s’inclinent galamment.

Des guirlandes de fleurs s’enchaînent et ouvrent un arc sous chaque ramage
Voûtant des perspectives bleues et mirifiques, pour de nouveaux ballets de flocons blancs
Qui portent descendant des cieux sur terre des chandelles scintillantes,
Afin de rendre encore plus blanche cette nuit de chant et de mariage.

Ainsi en ce moment tout m’apparaît; pourtant demain ces chevaliers
Dépossédés des beaux atours que leur prêtait le clair de lune
Redeviendront ce qu’ils étaient : mirabelliers, abricotiers et arbres à prunes
Arbres banals qui ornent mon jardin depuis déjà bien des étés...

28 avril 2010

Dimitrie Anghel - Chrysanthèmes

Les fleurs se fanent dans les vases, les dernières fleurs que
l’automne dore
Près des miroirs ternis, une jeune fille frêle, maladive et pâle
Change les bouquets dans le salon, pieusement comme une vestale.
Les fleurs se meurent tristes l’automne, chez celle qui mariée n’est
guère encore .
............................................
Le frais bonheur qu’annonçaient les crocus cueillis à la rosée
S’en est allé comme tout passe jusqu’au moment suprême
Les vases sont pleins maintenant de tristes chrysanthèmes
Et tremble le miroir parmi les larmes, comme la surface de l’eau,quand la pluie tombe.

27 avril 2010

Dimitrie Anghel

Poète et prosateur, Dimitrie Anghel a vécu entre 1872 et 1914. Premiers poèmes publiés en 1890. Etudes à Paris . Il publia en 1903, en Roumanie, un volume de traductions de Verlaine, puis en 1905 son propre volume de vers « Au jardin ». Il publia aussi avec St.O. Iosif le « Kaléidoscope de A.Mirea » qui comprend des chroniques rimées.. Les fleurs tiennent une grande place dans l'œuvre de Dimitrie Anghel.

Fin de siecle

Après Eminescu, rien ne fut plus comme avant. Chacun prit exemple sur le maître, avec plus ou moins de succès. Les imitateurs furent nombreux; même si chacun y mit sa touche personnelle.