30 décembre 2009

Vasile Alecsandri - Mon Etoile

Toi, qui demeures perdue, dans la nuit éternelle
Etoile douce et chère à mon âme à jamais!
Toi qui brillais naguère si vive et si belle,
Quand nous n’étions au monde que toi et moi tout seuls.

Oh ! tendre, caressante et intime lumière !
Que parmi les étoiles recherche mon amour,
Qui souvent envers moi, quand la nuit est bien claire,
Au royaume éternel s’élève en un long vol.

Passèrent des années de larmes et passeront
Depuis cette heure terrible où je t’ai perdue !
Et rien ne me console et ma tristesse profonde
Comme l’éternité n’entend pas le passé !

Oh, plaisirs de l’amour, plaisirs si délicieux !
Sentiments ! Grandioses rêves d’avenir glorieux !
Eteints en un instant, comme des météores
Qui laissent l’obscurité profonde derrière eux.

Eteints ! et depuis lors dans ma cruelle errance
Je n’ai consolation plus vive sur la terre
Que d’élever vers toi mes pensées attendries,
Etoile souriante, d’outre-tombe, si claire.

Car oh ! combien en vie je t’ai aimée, toi,
Oh, douce consolation de mon âme et mon coeur !
Et combien de bonheur tu fis, couler en moi
Quand nous n’étions au monde que toi et moi, tous seuls !
..................................
Toi donc qui de par amour, au soleil de l’amour
As éveillé en moi de poétiques élans,
Reçois dans l’autre monde ce muguet et ces larmes
Comme le tendre écho de nos douces amours !

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